Déploiement de votre ERP : pourquoi un cahier de tests est essentiel pour un Go-Live sans risque

L’importance du cahier de tests dans un déploiement ERP réussi

Vous êtes à quelques semaines du déploiement de votre ERP et la pression augmente. Après des mois de collaboration avec l’intégrateur, d’ajustements constants et de réunions pour assurer la conformité du système à vos besoins, une question revient sans cesse : votre ERP est-il réellement prêt pour le lancement ? 

En tant que décideur ou spécialiste opérationnel, vous êtes conscient qu’un dysfonctionnement, même minime, peut avoir des conséquences significatives : rapports erronés, erreurs dans les bulletins de paie, stocks non actualisés, factures en attente, etc. 

Ces écarts peuvent perturber vos opérations, diminuer la productivité et compromettre la confiance de vos équipes. C’est ici que le cahier de tests ERP prend toute son importance. 

Souvent perçu à tort comme un simple contrôle final, il constitue en réalité votre garantie qualité.

Il permet d’évaluer toutes les fonctionnalités essentielles, de vérifier leur conformité aux exigences et surtout, de prévenir les surprises désagréables avant le lancement.

I. Les risques d’un déploiement ERP sans cahier de tests

Le déploiement d’un ERP sans un cahier de tests solide expose l’entreprise à des risques considérables, qui peuvent avoir un impact à long terme.

Ce n’est pas seulement une question d’efficacité immédiate, mais aussi de sécurité des opérations, de réputation et de soutenabilité du projet. Esquiver  cette étape peut entraîner des dysfonctionnements critiques.

Voici les principaux risques auxquels l’entreprise s’expose sans un cahier de tests rigoureux :

  1. Risques d’omissions et d’erreurs

    Sans un cahier de tests clair et détaillé, les spécialistes métiers se retrouvent à découvrir comment tester le système. Ce manque de structure peut conduire à des omissions dans les tests, voire à des erreurs dans le processus de validation.

    En l’absence de directives précises, il devient facile de passer à côté de dysfonctionnements potentiels ou d’effectuer des validations partielles.

    En d’autres termes, cela augmente le risque de voir un système imparfait en production après le déploiement de votre ERP.

  2. Découverte tardive des erreurs critiques

    Lorsque l’entreprise n’utilise pas un cahier de tests, elle risque de découvrir les erreurs seulement après que l’ERP soit déployée. Ces erreurs, lorsqu’elles ne sont pas détectées en amont, peuvent provoquer des retards significatifs dans les opérations, voire des arrêts de production.

    Ainsi, des corrections doivent être apportées en urgence.

    Néanmoins, un cahier de tests bien rédigé permet de détecter les erreurs avant qu’elles n’impactent les opérations.

  3. Perte de confiance des utilisateurs

    Le déploiement d’un ERP doit se faire de manière fluide pour favoriser son adoption par les équipes métiers.

    Si des dysfonctionnements importants apparaissent après le déploiement, cela entraîne une perte de confiance des utilisateurs dans le système. Ils perçoivent  l’ERP comme un outil inefficace ou compliqué, ce qui pourrait les amener à résister à son adoption. 

  4. Risques financiers et juridiques

    Dans certains secteurs, des erreurs commises en raison de problèmes techniques  entraînent des sanctions financières ou des poursuites légales.

    Par exemple, un ERP qui gère des flux financiers, des données sensibles ou des processus réglementés doit impérativement fonctionner sans erreurs. Ne pas disposer  d’un cahier de tests peut conduire à une non-conformité avec les réglementations en vigueur, mettant en péril l’entreprise après le déploiement de votre ERP.

  5. Impact négatif sur la productivité

    Le temps perdu à réparer des erreurs ou à corriger des anomalies après le déploiement peut sérieusement affecter la productivité de l’entreprise.

    En effet, en l’absence de tests rigoureux, des solutions temporaires ou des contournements manuels devront être mis en place. Ces mesures d’urgence ralentiront la transition vers l’automatisation et alourdissent les processus, réduisant ainsi les gains d’efficacité espérés.

  6. Impossibilité de réagir efficacement aux anomalies

    Le cahier de tests offre un cadre pour identifier, documenter et résoudre les anomalies avant qu’elles ne perturbent les opérations. Sans cela, il devient difficile pour l’intégrateur et les équipes internes d’identifier les causes des dysfonctionnements.

    Par conséquent,  la gestion des corrections nécessaires après le déploiement de votre ERP, vaudra des  délais supplémentaires dans la résolution des problèmes.

II. Ce que contient un cahier de tests ERP efficace

Le cahier de tests est l’outil indispensable pour que les spécialistes métiers puissent vérifier eux-mêmes que le système ERP répond bien aux besoins de leur activité. L’intégrateur rédige le document, et le cahier de tests aide les utilisateurs métiers à valider les fonctionnalités de l’ERP, même sans connaissances techniques.

Ce guide permet ainsi aux équipes non techniques de vérifier ces fonctionnalités en toute autonomie, sans qu’il soit nécessaire d’avoir une expertise approfondie du logiciel.

L’intégrateur est le mieux placé pour rédiger ce document, car il connaît le système en profondeur. Il comprend parfaitement le fonctionnement de chaque processus.

De plus, il sait expliquer comment tester les différents scénarios. Cela inclut aussi bien la migration des données que la vérification des processus dématérialisés.

Le cahier de tests ERP personnalise la validation des processus métiers, en définissant des critères d’acceptation précis, des exigences techniques adaptées, et un suivi rigoureux des écarts pour garantir le bon fonctionnement de chaque module ( gestion des salaires, des commandes, des analyses commerciales, etc. )

  1. Processus à valider

    Voici quelques exemples de processus qui peuvent être inclus en fonction du périmètre défini :

    • Traitement des salaires dans le cas d’une mise en place du module RH.
    • Suivi des commandes et des achats dans un module de gestion des stocks.
    • Analyse des ventes et des prévisions commerciales pour le département commercial.
    • Suivi de la qualité des produits finis dans le cadre d’un module de gestion de la. qualité
    • Comptabilité analytique pour suivre les coûts par projet ou par département.

    Ces exemples varient en fonction du périmètre défini lors de la conception du projet. Le cahier de tests doit donc être personnalisé en fonction des processus qui seront réellement gérés par l’ERP.

  2. Critères d’acceptation

    Pour chaque processus testé, des critères d’acceptation sont définis et validés par le client. Ces critères garantissent que le processus métier fonctionne comme prévu.

    À titre d’exemple, ils peuvent concerner :

    • La migration des données : par exemple, s’assurer que toutes les données financières sont correctement transférées.
    • La conformité des processus : par exemple, vérifier que le système génère les bons de commande automatiquement après validation.

    En conséquence, les critères d’acceptation permettent de déterminer objectivement si un test est réussi ou non.

  3. Exigences techniques

    Le cahier de tests doit également préciser les exigences techniques nécessaires pour réaliser les tests. Cela permet de s’assurer que les spécialistes métiers disposent des bons outils pour tester les processus.

    Par exemple :

    • Accès utilisateur : seul le gestionnaire des ressources humaines aura accès aux modules de paie.
    • Exigence : une connexion internet stable peut être nécessaire pour que les stocks soient synchronisés en temps réel.
  4. Suivi des écarts

    Chaque test exécuté doit documenter avec précision :

    • Résultat attendu : ce qui est censé se produire si le test est réussi.
    • Résultat obtenu : ce qui s’est réellement produit lors du test.
    • Écart observé : si des anomalies ou des écarts par rapport au résultat attendu sont détectés, ils doivent être notés et communiqués à l’intégrateur.

    En somme, ce suivi permet de corriger les erreurs avant le déploiement, garantissant que le déploiement de votre ERP  est entièrement fonctionnel pour le périmètre défini.


Exemple de matrice de tests :

Processus à ValiderCritère d’AcceptationExigenceRésultat AttenduRésultat ActuelStatut
Traitement des SalairesLes fiches de paie doivent être générées sans erreur pour tousAccès aux bases de données salarialesFiches de paie générées correctementFiches de paie générées avec erreursÉchoué
Création d’une CommandeLa commande doit être validée et enregistrée automatiquementAccès au module des achatsCommande validée et enregistréeCommande validée mais non enregistréeÉchoué
Mise à jour des StocksLes stocks doivent être ajustés automatiquement après réceptionConnexion au serveurMise à jour automatique des stocksMise à jour correcteRéussi
Validation de la FactureLa facture doit être générée après validation d’une commandeAccès au module de facturationFacture générée avec les bonnes informationsFacture générée avec un montant incorrectÉchoué

III. L’impact stratégique d’un cahier de tests ERP

Un cahier de tests bien conçu ne se limite pas à valider les fonctionnalités d’un ERP. En effet, il influence directement la manière dont le projet est mené et affecte sa capacité à transformer l’entreprise. Ce n’est donc pas seulement une étape technique ; il s’agit d’un élément clé de la stratégie globale du projet ERP.

  1. Une adhésion des utilisateurs :

Tout d’abord, les spécialistes métiers, souvent non-techniciens, peuvent tester l’ERP efficacement et de manière autonome grâce au cahier de tests. Ce document sert de guide détaillé pour chaque processus à valider.

De plus, l’intégrateur, qui connaît parfaitement le système, rédige ce cahier en décrivant précisément les étapes à suivre pour chaque test. Ainsi, même les utilisateurs sans expérience dans l’utilisation des logiciels peuvent tester des processus complexes. 

Sans un tel guide, les spécialistes métiers découvrent d’eux-mêmes comment procéder, ce qui pourrait entraîner des erreurs ou des omissions.

  1. Une continuité des opérations :

Ensuite, le déploiement de l’ERP touche presque tous les départements, des ressources humaines à la production. Si l’équipe ne détecte pas des erreurs à temps, elles peuvent causer des perturbations majeures.

Dés lors , un cahier de tests bien structuré aide l’entreprise à anticiper et à corriger les dysfonctionnements avant qu’ils n’affectent l’activité. En testant chaque processus essentiel, l’entreprise garantit ainsi une transition fluide vers l’ERP.

  1. Un meilleur retour sur investissement (ROI) :

L’implémentation d’un ERP représente souvent un investissement financier et humain important. Pour que cet investissement génère des bénéfices, il est crucial que l’ERP fonctionne de manière optimale dès son lancement. En utilisant un cahier de tests, l’entreprise peut s’assurer que chaque euro investi se traduit par des gains opérationnels concrets : meilleure efficacité, réduction des coûts, automatisation des tâches critiques. Cela permet de garantir que le projet est un succès financier à long terme, et pas seulement une réussite technique.

  1. Garantir l’adhésion des utilisateurs métiers :

En outre, l’un des grands avantages du cahier de tests réside dans l’implication directe des utilisateurs métiers dans la phase de validation. Cela leur permet de tester l’ERP avant sa mise en production et de s’assurer que l’outil répond bien à leurs besoins spécifiques. En testant eux-mêmes les scénarios métiers, ils peuvent vérifier que les processus critiques sont correctement gérés par le système. Ainsi, cette participation active des utilisateurs encourage une meilleure appropriation de l’ERP.

De ce fait, les équipes se sentent plus confiantes et mieux préparées à utiliser l’outil au quotidien, ce qui réduit la résistance au changement et garantit une transition en douceur.

  1. Minimiser les risques liés au déploiement :

En l’absence d’un cahier de tests, déployer un ERP peut être un saut dans l’inconnu. Les risques d’erreurs, d’incompatibilités ou de dysfonctionnements sont donc beaucoup plus élevés. Les équipes doivent également réagir efficacement aux problèmes une fois le système en production. Un cahier de tests bien structuré permet toutefois d’identifier les points faibles avant qu’ils ne posent problème.

  1. Renforcer la confiance entre l’intégrateur et l’entreprise :

Par ailleurs, le cahier de tests constitue un outil de communication essentiel entre l’intégrateur et l’entreprise. En effet, en fournissant un cadre transparent et détaillé pour valider chaque aspect du projet, il permet à l’intégrateur de prouver la qualité de son travail. Quant à l’entreprise, elle peut suivre l’avancement du projet de manière objective.

Ainsi , cela renforce la confiance mutuelle et crée un climat de collaboration plus serein, où les attentes sont claires et où les éventuels problèmes peuvent être résolus de manière constructive.

  1. Garantir la conformité et minimiser les risques réglementaires :

Enfin, dans certains secteurs, la conformité aux normes et régulations est cruciale (finance, santé, industrie, etc.). Le cahier de tests s’assure que l’ERP respecte toutes les exigences réglementaires et légales en validant les processus critiques qui doivent répondre à ces normes.

Cela permet ainsi de minimiser les risques liés à la non-conformité tout en garantissant que l’entreprise est prête à affronter des audits ou des contrôles post-déploiement.

IV. Conseils pratiques pour réussir les tests ERP :

La réussite des tests dans un projet ERP dépend de plusieurs facteurs. En effet, la préparation des équipes métiers et la bonne organisation des tests jouent un rôle déterminant. Bien que le cahier de tests soit une excellente base, l’exécution doit être fluide et efficace.

Ainsi, voici quelques conseils pratiques à suivre : 

  1. Impliquer les utilisateurs métiers dès le début

    Tout d’abord, les utilisateurs métiers, qui travailleront quotidiennement avec l’ERP, doivent être impliqués dès les premières étapes du processus de test. En effet, ce sont eux qui connaissent le mieux les spécificités des processus métiers et qui peuvent confirmer si l’ERP répond à leurs besoins.

    • Conseil : Planifier des ateliers de travail avec les spécialistes métiers pour définir les scénarios de tests spécifiques à leurs activités. S’assurer que chaque utilisateur connaît bien les critères d’acceptation pour chaque processus.

    Astuce : Préparer des démonstrations de l’ERP avant les tests pour familiariser les utilisateurs avec l’outil.

  2. Planifier des tests progressifs

    Ensuite, il est crucial de procéder par étapes, en testant d’abord les fonctionnalités critiques avant d’élargir à l’ensemble du périmètre. Une approche progressive permet de repérer rapidement les anomalies majeures, sans être submergé par une multitude de tests simultanés.

    • Conseil : Diviser les tests en phases (par exemple, tests unitaires, tests de processus métier, tests de bout en bout). Commencer par les fonctionnalités vitales telles que la comptabilité, la gestion des stocks ou les processus de production, puis passer aux fonctionnalités secondaires.

    Astuce : Assurez-vous de bien tester les flux inter-départements où plusieurs modules de l’ERP interagissent, comme par exemple la gestion des commandes, des achats et des stocks.

  3. Utiliser des outils de gestion de tests

    De plus, pour garder une trace des tests effectués, des anomalies découvertes, et des corrections apportées, il est utile d’utiliser un outil de gestion de tests. Cela facilite non seulement le suivi des corrections par l’intégrateur, mais aussi la documentation de l’avancement des tests de manière transparente.

    • Conseil : Utiliser des outils tels que Jira, TestRail, ou même un tableur pour suivre chaque test, son statut (réussi/échoué), et l’état de la correction des anomalies.

    Astuce : Désigner un référent par équipe ou département pour centraliser les résultats des tests et faire remonter les anomalies.

  4. Prévoir des itérations

    Il faut également prévoir des itérations, car les tests ne se font pas en une seule fois. Il est probable que certaines anomalies nécessitent des ajustements. Il est donc essentiel de planifier suffisamment de temps pour les itérations afin de permettre à l’intégrateur de corriger les erreurs et de valider de nouveaux tests après correction.

    • Conseil : Inclure dans le planning du projet des marges de temps dédiées aux tests de revalidation après la correction des anomalies, pour ne pas risquer de retarder la mise en production.

    Astuce : Prioriser les tests des fonctionnalités les plus critiques pour s’assurer qu’elles sont bien validées avant de passer aux fonctionnalités secondaires.

  5. Tester des scénarios réels

    D’autre part, les tests doivent refléter la réalité des opérations quotidiennes. Tester uniquement des scénarios théoriques risque de laisser des zones d’ombre qui pourraient poser problème une fois l’ERP en production. Inclure des scénarios couvrant une variété de situations, y compris les cas exceptionnels, est une approche plus complète.

    • Conseil : Tester non seulement les processus standard, mais aussi des cas particuliers comme les retours clients, les commandes annulées, ou encore des erreurs de saisie.

    Astuce : Simuler des scénarios où plusieurs utilisateurs effectuent des actions simultanément pour vérifier la robustesse et la capacité du système à gérer des charges élevées.

  6. S’assurer que les données utilisées pour les tests sont représentatives

    Par ailleurs, pour que les tests soient pertinents, il est primordial que les données utilisées pendant les tests soient aussi proches que possible des données réelles. Cela inclut des données complètes et variées, couvrant différentes catégories de produits, de clients, et de fournisseurs.

    • Conseil : Utiliser des jeux de données représentatifs qui permettent de tester les limites du système (ex : un volume élevé de transactions ou de produits) et qui incluent différents cas de figure (ex : clients nationaux et internationaux, produits à gestion de lots ou en vrac).

    Astuce : Tester également la qualité et l’intégrité des données migrées si des informations sont importées d’un ancien système.

  7. Former les utilisateurs clés pour éviter les erreurs d’interprétation

    Enfin, les tests doivent être réalisés par des utilisateurs formés, afin d’éviter toute mauvaise interprétation des résultats. En effet, si l’utilisateur ne comprend pas bien l’ERP, il pourrait conclure à tort que certaines fonctionnalités ne fonctionnent pas, alors que le problème réside dans une mauvaise utilisation.

    • Conseil : Prévoir des sessions de formation avant la phase de test pour que les utilisateurs connaissent bien les interfaces, les modules et les processus de l’ERP.

    Astuce : Distribuer un guide d’utilisation des principales fonctionnalités avant le début des tests pour faciliter la prise en main du système.

Ne laissez pas les erreurs compromettre votre projet ERP. Un cahier de tests bien élaboré est la clé pour garantir un lancement sans accroc et une adoption réussie. 

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